UN POCO DE FRANCÉS

LA DERNIERE ENQUETE DE L'INSPECTEUR RODRIGUEZ PACHÓN
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Traduit de l’ espagnol par Alexandra Carrasco Actes sud, mars 2008 / 12,5 x 19 / 150 pages ISBN 978-2-7427-7360-2
Cuba, une île asphyxiée par le blocus. A La Havane, les habitants vivent de petits boulots et de débrouille. Pour les touristes, le tableau est pittoresque : soleil, immeubles peints en couleurs pastel et prostituées un peu partout, illégales mais tolérées puisque l’économie locale dépend en grande partie d’elles. Un inspecteur féru de littérature, fanatique de Faulkner et d’Hemingway, amateur de vieux films américains, évolue dans ce milieu. Bien que chargé de la traque aux maisons clandestines, il est en contact avec les maquerelles et apprécie ces filles dont corps et culs remuent comme nulle part ailleurs. Amoureux de Minerva, il accepte plutôt mal les hommes qui tournent autour d’elle. Il en deviendrait presque méchant... Chargé d’enquêter sur la découverte d’un tronc de femme décapitée, il aimerait entraîner son collègue Vladimir dans sa vie de déglingue. Entre les maisons lépreuses dans les ruelles humides et moites, la fin inéluctable sera surprenante et plus violente qu’aurait pu le laisser supposer la pourriture tranquille. José Luis Muñoz décrit avec passion, ironie et sarcasme la décadence d’un individu sur fond de ville ambivalente, suintant d’humidité autant que de sueur, une ville de l’alcool et du sexe, misérable dans tous ses autres aspects. Né à Salamanque en 1951, José Luis Muñoz vit depuis de nombreuses années à Barcelone où il se consacre à l’écriture et à diverses activités journalistiques. Il a déjà écrit une vingtaine de romans noirs, récompensés par un certain nombre de prix littéraire.

Rodríguez Pachón
(Último caso del inspector Rodríguez Pachón - 2005)
José Luis Muños Actes Noirs - Actes Sud - 2008)
Inspecteur de police à La Havane, Rodríguez Pachón est un vieux de la vieille. Dans cette ville au charme tropical désuet, parmi ses rues délabrées et la pauvreté de sa population, une vie colorée et bruyante s’accroche et perpétue la joie de vivre l’instant présent, seul luxe des cubains de ce 21e s. C’est aussi une ville sans grand banditisme, voyant peu de crimes de sang, même si corruption et vénalité se faufilent dans tous les replis d’une société aux ressources de plus en plus maigres. Pauvreté et misère sont le lot de beaucoup, résultat d’un blocus Américain imposé de longue date et aux effets pernicieux. Officiellement pour déstabiliser Castro. Mais le Commandant est toujours à la barre du pays, d’un pays qui s’enfonce de plus en plus dans la récession et la pauvreté. Pourtant Rodríguez, castriste de longue date, est toujours confiant. Les vrais pourris, les fossoyeurs du peuple, les profiteurs capitalistes sont tous de l’autre côté : fuyards, traîtres et expulsés, tous à Miami. A la Havane il gère son petit monde avec bonhomie, mais fermement quand il le faut : l’ordre est à ce prix. Que ce soient les touristes espagnols et autres, toujours à l’affut de femmes cubaines, les poivrots braillards et bagarreurs, ou les putes qui ne savent pas se tenir.A côté de ça, il mène sa petite vie tranquille, faite de cigares, de bonnes lectures, de cafés très forts, de petites faveurs que lui valent sa fonction de flic, et surtout de jeunes métisses au tempérament de feu. Même vieillissant, Rodríguez sait apprécier les plaisirs de la chair, tout spécialement chez Madame Lupe où la jeune Minerva le comble et dont il est le client régulier. Avec passion, mais aussi avec tendresse, une tendresse dont il ne se croyait plus capable et dont il se rend compte de manière encore plus aigüe alors que Minerva reste absente du bordel de Mme Lupe depuis plusieurs jours. Ses préoccupations à propos de la jeune prostituée seront finalement mises en veilleuse, car le corps d’une femme morte et dépecée est retrouvé près d’une décharge. Fait peu courant à La Havane, ce genre de meurtre met la police en alerte et Rodríguez se voir confier la direction de l’enquête. Bien difficile, car la jeune femme reste non identifiée et les traces sont maigres. Recherches sur les pervers sexuels, sur les femmes disparues occupent le temps de l’inspecteur, mais à son rythme, car au cœur de cet été cubain qui chauffe les sens et qui rend chaque effort pénible et contraignant, il essaye de s’économiser. Malgré la pression de plus en plus grande de son chef, malgré sa solitude de plus en plus profonde. Persuadé que sa vie sans Minerva sera de plus en plus impossible.S’il continue cependant, c’est rempli du sentiment que sa fonction et ses recherches servent vraiment à quelque chose d’utile. Mais jusqu’où pourra-t-il aller ?
Itinéraire crépusculaire d’un flic qui sait qu’il bascule dans l’autre versant de sa vie avec la vieillesse en ligne de mire. Un personnage qui s’accroche à sa vie et à ces raisons d’exister qui le soutiennent depuis toujours, qui contemple le délabrement de sa ville, tout en profitant de sa convivialité. Un flic qui ressent, comme beaucoup et sans se l’avouer, que le régime contrôlant Cuba est proche de l’impasse. Le crépuscule d’une vie en parallèle du crépuscule annoncé d’un pays qui se contentait de peu et qui voit ce peu se réduire à la misère.Et pourtant, comme ses concitoyens, Rodríguez Pachón profite de la vie et de ses côtés épicuriens, immédiats. Demain est loin et le futur à long terme incertain pour des fonctionnaires comme lui… Mais l’itinéraire de l’inspecteur croisera une fois de trop la mort, le propulsant vers un destin qu’il ne contrôlera plus.
D’une écriture incisive et prenante, l’Espagnol José Luis Muñoz nous plonge dans l’univers grouillant de vie qui environne l’inspecteur de police, et nous fait suivre son quotidien rempli de détails qui caractérisent ces classes populaires qu’il contrôle et défend, sans folklore inutile ni clichés. L’ambiance tropicale, toile de fond permanente, y est rendue avec une force discrète qui soutient le récit, créant une atmosphère qui marque tout en participant à l’impression de vécu que le lecteur ressentira à la lecture de ce roman de qualité.Un roman qui trimballe une forme de langueur noire qu'on découvre enfouie sous les aspects actifs d’une intrigue qui est beaucoup plus qu’un banal « Ki l’a fait », et qui débouchera sur une fin implacable et désespérée.José Luis Muñoz, un auteur à découvrir.
EB (mars 2008)
(c) Copyright 2008 E.Borgers

Comentarios

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